L'Histoire du Moulin
Il fut un temps où...
Après avoir couru les bois et les pâturages depuis leur source, les rivières Ganzeville et Valmont se rencontrent dans la cité Fécampoise avant d'aller se jeter dans la manche. Les hommes y ont jadis aménagé des canaux, puis construit des moulins, puis développé des activités tout autour. Moulins à farine, filatures de lin, tanneries, corderies, scieries..., la force de l'eau douce a permis le développement de la cité en pleine période de révolution industrielle. Par ailleurs, Fécamp s'enrichissait aussi surtout des activités de la mer.
Entre le XIème et XIXème siècles, on dit qu'il y avait jusqu'à trente-deux moulins en activité ! Aujourd'hui, seules deux ou trois installations subsistent, et la dernière encore en état de fonctionner se trouve ici, rue Queue de Renard, comme une princesse endormie au cœur du Vieux Fécamp.
Construction du moulin
Si l'on remonte le fil du temps comme on le ferait du cours d'une rivière, une lignée familiale se dessine : une ancienne tannerie et une maison d’habitation, sises rue de Giverville, sont rachetées en 1897 par deux frères, Émile et Paul Loisel. Le premier est entrepreneur en bâtiment, le second dirige une scierie.
Le fils d’Émile, Albert, ne souhaite pas être maçon ; il achète en 1912 le Moulin Gruel, situé juste en face sur la rivière, le fait démolir pour bâtir le moulin actuel. Il s'est associé à Louis Fouqué, ingénieur des Arts et Métiers.
Le Moulin tout neuf ouvre en 1919. Au début des années 1930, il se voit agrandi d'une imposante construction en béton de 4 étages. Plus tard, un 5ème étage voit le jour, destiné à accueillir le système de sécurisation des silos et le système de ventilation prévu pour protéger la santé des ouvriers.
Un lieu, des hommes
En 1952, une turbine hydraulique Francis à axe vertical est installée lors des grands travaux de modernisation qui en ont fait ce qu'il est aujourd'hui : un imposant bâtiment de 3600 m2 sur cinq étages, doté d'une charpente métallique spectaculaire type Eiffel, équipé de toutes ses machines en état de marche, de son incroyable réseau de câbles et de tuyaux, et même d'un toboggan métallique autrefois utilisé pour descendre les sacs. !
De réfections en aménagements, la minoterie a tourné accotée à une scierie. Dans le vrombissement des eaux qui s'engouffrent dans le ventre du Moulin, on croit entendre encore le grondement des scies à ruban qui débitaient des planches destinées à la fabrication de caisses à poisson, des planches pour des entreprises de bâtiment et également divers équipements à destination de la pêche.
Puis, en février 2007 l'entreprise a définitivement cessé son activité de minoterie. Le Moulin s'est tu. Et de l'eau a coulé sous la voûte...
L'histoire du Moulin
Raconté par Daniel Bigot.
Prises de vue et interview : Michael Lheureux et Marie Gaumy en 2011
Prises de vue des machines en fonction : Christophe Mollet
Montage : Stephane Dujardin - Ville de Fécamp